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Sur l’onde de Brocéliande

Publié le vendredi 5 décembre 2025

Le corps en mouvement, le poids des pieds dans la terre et le visage dans le vent, c’est en marchant sur les sentiers de la forêt de Brocéliande que je retrouve la mémoire. En arpentant ses paysages, j’y puise ma force mais aussi consolation. "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier" écrivait Stig Dagerman. C’est pourquoi étreindre un arbre est plus que jamais rassurant et maternant.

A cette période de l’année, temps de la grande plongée, nous sommes partagés entre la crainte de l’obscurité et le courage d’hiberner. Se pelotonner sous la couette, faire un nid douillet de son foyer, se blottir près de la chaleur du poêle. Ne rien faire ! Oser descendre dans sa profondeur, affronter ses peurs mais aussi ses témérités. Se questionner sur ce qui nous tient debout, nous nourrie, nous anime et nous permet de croire que nous sommes encore vivants.
Dans ce paysage de Brocéliande, dans la contemplation de ce miroir d’eau sur lequel surnage des racines la forêt répond à l’appel.
Nous sommes tissés de mémoire, celle de nos souvenirs, plus ou moins revisités au fil de nos années. Mémoires entralcées quand nous avons le bonheur de les partager. Mémoires du passé, de ceux qui nous ont quittés mais toujours prêts à se manifester. Encore, résonne, les paroles du poète Birago Diop dans son souffle des ancêtres, "écouter plus souvent les choses que les êtres".
Veiller à ensemencer la mémoire pour élargir son champ afin que le langage devienne parole.